Un véritable allié pour la pratique de l'agroforesterie
Un arbre fertilitaire est un arbre dont l’activité enrichit la couche arable d’une terre, en améliore la texture et en favorise la structuration.
Pour exercer efficacement sa fonction dans les champs, il doit être convivial, c’est-à-dire qu’il ne peut entrer en concurrence forte avec les espèces cultivées pour leurs productions domestiques ou marchandes.
(Dupriez – de Leener, 1993)
Les arbres fertilitaires sont principalement issus de la famille des légumineuses et plus précisément de la sous-famille des Mimosacaea.
L’arbre fertilitaire doit être issu d’un semis de façon à former une racine pivotante seule capable de remonter des profondeurs du sol (de 10 à 30 m. de profondeur) les minéraux (N,P,K …) et l’eau nécessaires à l’enrichissement de la couche arable. Autre avantage, des bactéries fixatrices d’azote (rhizobium) et des champignons (mycorhizes) qui sont les rabatteurs de phosphore, potasse et autres minéraux, vivent en symbiose avec cet arbre.
Des plantes qui exploitent le savoir-faire des bactéries fixatrices…
L’azote est un élément essentiel pour le développement des plantes, le rendement des cultures et la qualité des productions. Il est en quantité illimitée dans l’atmosphère mais seuls certains microbes ont la capacité de fixer directement l’azote de l’air pour le transformer en composés assimilables pour les plantes.
Parmi les espèces végétales cultivées, les fabacées appelées plus communément légumineuses, dont le pois, la vesce, le soja, la luzerne, ont réussi au cours de l’évolution à accueillir dans leurs racines certaines de ces bactéries fixatrices d’azote, les rhizobia.
En contrepartie de leur hébergement, elles sont également parvenues à leur faire produire de l’ammoniac pour leur besoins propres, leur permettant ainsi de s’affranchir totalement des engrais azotés pour leur croissance.
Les engrais azotés industriels tcoûtent toutefois chers, jusqu’à 1/5ème du prix de revient des céréales. Ils sont aussi gourmands en énergie fossile puisque deux tonnes d’énergie fossile sont nécessaires pour produire une tonne d’engrais azotés. Ils sont enfin polluants quand leur utilisation excessive provoque une accumulation importante de nutriments dans le sol et un lessivage vers les nappes d’eau souterraines.
Développer des symbioses fixatrices d’azote avec les céréales est donc un enjeu considérable pour la planète !